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Le chanteur emblématique du Metal qui a construit sa carrière en chantant sur le satanisme tout en étant secrètement un chrétien dévoué
Le chanteur emblématique du metal chrétien qui a construit une carrière en chantant sur Satan
Le heavy metal entretient depuis longtemps une relation amoureuse avec le macabre et les arts sombres. Cela en a fait un bouc émissaire facile et une cible de la société lorsque le véritable mal se manifeste (Marilyn Manson, accusé d’être responsable de la terrible fusillade de l’école de Columbine en 1999, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres).
Mais la réalité (et oui, peut-être sommes-nous un peu biaisés ici) est que la plupart des musiciens de metal et leurs fans sont des êtres pacifistes, compatissants et doux. Et que le musicien et l’art peuvent être séparés.
Tom Araya de Slayer : un catholique pratiquant
Slayer, l’un des “Big Four” du thrash metal, est depuis des décennies renommé pour son son agressif et ses paroles controversées, abordant des thèmes allant de la guerre au macabre. Parmi ces thèmes, des références au satanisme et à l’occulte émergent souvent, servant non seulement de déclarations artistiques provocatrices, mais aussi de critiques ou d’explorations de tabous sociaux.
Cependant, il est intéressant de noter que Tom Araya, le chanteur et bassiste de Slayer, suscite souvent l’étonnement lorsque les gens découvrent ses véritables croyances religieuses.
Malgré les thèmes sombres et parfois blasphématoires présents dans la musique de Slayer, Araya s’est publiquement identifié comme un catholique pratiquant. Cette juxtaposition entre une musique intense et agressive et une foi personnelle a suscité l’intérêt de nombreux fans et journalistes.
La perspective d’Araya sur sa foi est nuancée. Il a exprimé la conviction qu’il est essentiel de remettre en question tout, y compris les croyances religieuses, pour vraiment se comprendre soi-même et comprendre le monde. Pour lui, la musique, et en particulier les thèmes explorés par Slayer, sont une forme d’expression artistique et pas nécessairement un reflet direct de ses croyances personnelles.
Il fait la distinction entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle, déclarant dans diverses interviews que ce qu’il chante avec Slayer relève de la narration et que cela n’interfère pas avec ce qu’il croit au fond de son cœur. C’est une approche qui lui a permis de naviguer entre les mondes souvent polarisés du heavy metal et de la spiritualité personnelle.
En réponse, d’autres musiciens de metal chrétiens ouvertement comme Michael Sweet de Stryper ont accusé la vie privée de Tom par rapport à son personnage sur scène d’être un peu hypocrite :
“Mais c’est drôle quand on entend parler de Slayer, et qu’on pense à un groupe satanique, au pentagramme, au mal, et ensuite on découvre que Tom [Araya] va à l’église tous les dimanches avec ses enfants… Ce qui est formidable. Mais mon point est que c’est le contraire de ce qu’ils représentent d’eux-mêmes. Stryper, en revanche, est ce qu’il est sur scène et en dehors de la scène.”
Pour être juste, Araya a passé la majeure partie de sa carrière à jouer sur cette ligne fine. Lorsqu’on lui a demandé dans les années 80 lors d’une interview avec l’évangéliste Bob Larson s’il était sataniste, Araya a répondu avec une certaine coquetterie : “Je ne dirai rien.”
Le contraste entre les croyances spirituelles de Tom Araya et sa carrière musicale est un rappel saisissant que les individus sont multifacettes et qu’il est trop simpliste de les cataloguer en fonction d’un seul aspect de leur vie. La dualité d’Araya remet en question les perceptions stéréotypées souvent associées aux artistes de heavy metal et souligne l’idée que l’art peut être séparé des croyances personnelles de l’artiste.